mardi 23 septembre 2008

Puissiez-vous vivre une époque interessante

Après la plus forte hausse historique Vendredi, les marchés ont repris, Lundi et Mardi, le chemin de la baisse avec un CAC40 qui retombe sous les 4200.

Comme toujours, ce qui compte c'est le pourquoi.

Première cause, le pétrole qui a fait une flambée historique de +30$. Nous sommes aujourd'hui sur 110$. Les cours de bourses sont inférieurs à quand le pétrole était sur 150$ avec un objectif court terme de 200$. Il faut savoir soit le pétrole est indexé sur l'activité économique, et alors un pétrole cher signifie de l'activité et donc des bénéfices et donc une hausse boursière, soit la hausse du pétrole fait augmenter l'inflation qui fait baisser l'activité donc les bénéfices et donc les bourses. Comme c'est deux forces contraires, il doit exister un niveau d'équilibre où l'activité s'ajuste au prix du pétrole et inversement. Mais les deux doivent à mon sens être corrélés. Les prix du pétrole étant, in fine, fonction de l'activité économique (à contexte géopolitique et coût de production constant et ça n'a pas changé ces 2 dernières semaines).

Deuxième cause, le plan de relance des état unis, salué avec vigueur Vendredi, fait peur aujourd'hui. Je ne vois pas en quoi il a changé depuis Vendredi. Ce plan me semble très sensé, racheter des produits dont les banques veulent se débarrasser à vil prix. L'État à cet avantage de pouvoir être investisseur à plus long terme que le marché. C'est en cela qu'il doit intervenir en tant qu'acteur indépendant de marché. On argumente que ce plan coûte cher. Les agences de notations restent AAA sur la dette des USA et cela représente finalement moins qu'une année de guerre en Irak. Peut importe c'est une bonne raison pour que le $ rechute. Cela dit, il reste encore fort vu qu'il est sous 1.5€, alors qu'on était presque habitué à le voir au dessus.

Les prochaines mauvaises nouvelles seront peut-être la chute de certains hedges funds (il y en a déjà eu, mais on en parle peu). S'il ne peuvent plus rembourser, cela fera encore mal aux banques.

Il faut donc se concentrer soit sur les sociétés avec peu de dettes soit sur les sociétés avec des dettes sans besoin de refinancement à court terme. Cela par exemple fait les affaires d'IDI (société d'investissement), qui a démarré une nouvelle activité, le rachat de dettes LBO aux banques trop heureuses de pouvoir deleverager leur bilan en les soldant à des prix ridicules. Certaines banques disposant d'un bilan moins catastrophique que les autres rachètent les actifs de Lehmann à des prix défiants toute concurrence.

Il y a des affaires et il y a des risques, on vit une époque intéressante. Alors même si on souffre, on pourra toujours dire qu'on l'a vécu.

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