samedi 4 octobre 2008

De la dette de Business et Decision

Depuis le début de la crise, ce sont les valeurs les plus endettées qui souffrent le plus.
Je vais parler du cas de Business et Décision.

Business & Decision (mémo : BND) est une société informatique sur un domaine porteur (de mon point de vue et de croissance historique), la Business Intelligence. Ce domaine consiste à utiliser les données de production de l'entreprise est à fournir des information agrégée aux dirigeant. Piloter une entreprise demande d'avoir une vue claire sur ce qu'il s'y passe, c'est le rôle de la BI. Une autre partie de la BI est sur l'aspect marketing, segmentation de client, trouver les clients qui auront la plus grande appétence pour un produit, ...

On peut trouver une interview du PDG ici. Il résume bien les petit tracas opérationnels de BND, avoir acheté une société importante l'an dernier. L'intégration avance lentement à cause de la crise qui a modifié l'environnement. Il explique bien aussi que le changement de taille de BND est très pertinent pour l'image de la société chez les clients.

La société est resté profitable ce semestre, mais son EBITDA a été faible. On peut comprendre qu'il y ait des petits passages à vide sur l'activité, la marge 2008 devrait d'ailleurs remonter au dessus de 4% (soit un passage de 2% au S1 à 6% au S2). Le problème, c'est que cette faiblesse passagère va briser un covenant bancaire. Dans le rapport financier du S1, on peut donc voir qu'une bonne partie de la dette long terme est passée à court terme. Il y a donc besoin d'un refinancement ou d'une rénégociation de la dette.

Le porte-parole a déclaré au Journal Des Finances : "Nous arrivons à régler nos échéances, même si la rentabilité est moins élevée que prévu". Soit. Mais il y a une nuance entre régler les échéances et devoir régler le nominal à court terme. La communication de BND sur le sujet est un peu faible, ils doivent être en train de chercher une solution, ils ont encore un peu de temps.

Ces problèmes pris en compte, on en arrive à l'aberration. Pas tant le cours qui ma foi est assez logique vu qu'il faut bien pricer le risque de faillite en cas d'échecs des négociations ou du refinancement (mais j'en doutes). Là où on arrive à des bétises, c'est quand Fortis se sort une liste des valeurs cotées à Paris dont le ratio de la dette nette sur la capitalisation est supérieur à 50%, tandis que celui de l'endettement net sur l'EBITDA dépasse 3. Nous avons vu le problème sur la ratio d'endettement net par rapport à l'EBITDA, c'est un fait. Mais alors le ratio dette nette sur capitalisation est d'une stupidité rare. Je ne peux voir quel est le rapport. Tous les covenants parlent des fonds propres et pas de la valorisation.

Il faut aussi noter que nombre de sociétés ont un endettement net sur l'EBITDA supérieur à 3. Déjà toutes celles sous LBO. Et ça en fait un paquet vu que c'est le cas de la plupart des filiales des sociétés d'investissement.

Espérons pour BND de trouver une solution. La probabilité d'échec me semble très faible.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Rapporter la dette à la K a du sens .. dans le cas où une AK est nécessaire

Jester a dit…

Ça peut permettre de voir la dilution pour l'AK, mais en aucun cas ce n'est un critère qualitatif pour décider sur la situation d'une entreprise.

Information d'ajourd'hui :

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(CercleFinance.com) - Business & Decision indique ce lundi qu'il souhaite réagir à la suite de la communication d'informations non étayées aux investisseurs et à la presse vendredi dernier.

' Le groupe s'étonne des informations infondées diffusées sans concertation préalable et de l'interprétation douteuse qui en a été faite. Par ailleurs, le management de Business & Decision estime que l'analyse réalisée ne justifie en aucune mesure le positionnement négatif affirmé ' précise le groupe.

Pour accélérer son développement à l'international, et conformément à son plan stratégique, Business & Decision a réalisé plusieurs acquisitions ces dernières années et engagé une dette moyen terme auprès d'un pool bancaire.

' Cette dette est remboursée sans aucune difficulté chaque trimestre, conformément au protocole signé. Cette dette a momentanément augmenté le gearing qui reste néanmoins à un niveau convenable ' ajoute le groupe.

Business & Decision conclut que ' le Groupe déplore vivement que les inquiétudes sur l'environnement économique actuel provoquent fébrilité et imprécision dans la diffusion d'informations le concernant '.
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Comme toujours, c'est trop vague pour pouvoir comprendre quoi que ce soit sur le problème.

Anonyme a dit…

Pendant ce temps BND rachète ses titres .. :-)) CQFD