jeudi 2 octobre 2008

Rapport de gestion de ces derniers temps

Je n'ai toujours refais de reporting précis, mais je vais refaire le point sur ma stratégie.


Situation actuelle

Les banques chutent les unes après les autres, et son nationalisées. La raison est la crise de liquidité. En gros, les banques (or celles qui ont pleins de dépôts) font des prêts à long terme et se refinancent à court terme. Ce qui implique de pouvoir se refinancer.

Mais qu'une rumeur se fasse sur un banque et plus personne ne veut lui prêter. En cela avoir laissé Lehmann tomber a été une mauvaise chose. Les banques font attention avant de prêter car si la société fait faillite elle ne reverra pas son argent, en tout cas pas avant un bon moment (la liquidation pouvant durer longtemps). Donc une banque soumise à la rumeur doit aller voir la BCE pour avoir des liquidités. Sauf que contre ces liquidité, la BCE veux des actifs AAA, ce que les banques n'ont pas en quantité indéfinies. A par prêter aux états (enfin les bons) et à certaines entreprises (General Electric par exemple a un rating AAA, mais peut-être plus pour longtemps), il n'y a pas grand chose qui a la note la plus haute. Et forcément ces choses là ne rapportent pas grand chose.

Les déprécations des subprimes diminuent les fonds propres et demandent donc des augmentations de capital pour pouvoir respecter les ratio de levier. En gros, pour chaque euro en poche, une banque (du moins les françaises) prêtent ou investissent 12 (ratio tier one de 8%). Si on met une perte de la moitié des fonds propres (ce qui avec un levier de 12 peut aller vite), on se retrouve donc avec un levier de 1 pour 23. Or, il ne faut pas dépasser 12, il faut soit vendre ou reprendre les prêts soit augmenter ses fonds propres. La première solution ne marche pas trop vu que la banque ne peut pas vous demander de rembourser sous les 8 jours le prêt immobilier que vous avez pour encore 20 ans. Donc reste la 2e solution. Ça leur apprendra à investir trop sans prévoir des grosses chutes de leurs actifs en portefeuille.

Cette partie est financière et n'a plus trop d'importance. Après Lehmann je doutes qu'on laisse tomber une autre banque. Je tiens juste à ajouter que Warren Buffet est plus malin que les états. Lui il investi dans des banques sans trop de problèmes (Goldman Sachs) avec une décote ET des actions préférentielles qui lui assurent un rendement de 10% par an (avec en plus des options d'achat là aussi incroyables). Les états se contentent d'investir avec une décote. Soit.

La question est de savoir si les entreprises seront elles-aussi confrontées à des problèmes de refinancement. Le consensus est de dire que oui. Les banques répondent absentes.

Pour autant, Ofi Private Equity Capital a réussit à lancer plusieurs LBO jusqu'à juillet. Ce sont certes des LBO small caps mais néanmoins. J'ai aussi vu Axa Private Equity se vanter de lancer un gros LBO cette années, même qu'il asséchera toutes les liquidités pour les LBO ;-) Début d'année (2e trimestre), Eurazeo mis ses titres Danone dans une holding dont la moitié est financé par de la dette pour 700M€. Ce n'est pas rien et la dette est sans recours sur Eurazeo. Bref, rien de catastrophique pour l'instant. On ne pourra juste plus faire des LBO gigantesques avec des endettement catastrophiques (6x l'EBITDA), c'est pas plus mal.


On parle aussi de l'impossibilité d'avoir des prêts immobiliers. Ça c'est embêtant pour les promoteurs comme Nexity. C'est à mon sens assez normal vu l'évolution des taux de la dette de l'état sur laquelle est indexé les taux des prêts immobiliers.



Ceci explique donc la difficulté d'avoir un financement immobilier. Je viens d'apprendre que le gouvernement va racheter des programmes immobiliers non lancés pour soutenir le secteur de la construction (voir le monde) et aider les ménages à emprunter.

Il y a aussi fort à parier que la BCE baissera les taux. La récession fera baisser la demande sur les matières premières et donc les prix et donc l'inflation. Cela relancera les possibilités de prêts immobilier.

J'ai tout de même refait le tour de mes participation pour vérifier les besoin de refinancement. Wendel et Eurazeo n'ont pas de problème à court terme et ont au pire des lignes de crédit revolving d'1M€ et des titres qu'ils peuvent vendre. Altamir, IPO, IDI ou Ofi PEC n'ont pas de grosses dettes au niveau de la société mêre, donc pas de problème. Rallye est un peu plus tendu, mais se déleste d'actions et dispose au pire d'un crédit revolving.




Structure du portefeuille

La structure se base sur des fonds internationnaux (R Valor, Carmignac Invest, Axa Wf Talents) et des sociétés d'investissement locales décotées (Wendel, Eurazeo, IDI, OFI PEC, Altamir, Paris-Orléans, FFP, Rallye, ...). C'est le coeur du portefeuille. Se greffe des investissements thématiques suivants :

* immobilier (10-15%) : Orco, Nexity et Gecimed.
* europe de l'est (5%) : East Capital Balkan Fund pour jouer sur l'intégration de la Serbie et autres dans l'Europe ce qui me semble une évidence à long terme. De même la Turquie aura une place en Europe (même si plus précaire).
* émergents (5%) : Axa Wf Talents Brick
* technologie (2%) : Groupe Stéria et Business & Decision. Pas cher et porteur à mon avis. J'ai quelques cible encore, mais ce n'est pas sur que cette thématique augmente.
* utilities (1%) : Veolia Environnement. Vient d'entrer dans le portefeuille. Chute de 50% sur un an. Cela devient abordable. Financement excellent (rien avant 2012). Cela faisait un moment que je voulait investir sur les infrastructures/services aux collectivités/entreprises. Diversifié sur l'eau, la propreté, les services à l'énergie et le transport.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Jester, après lecture de ton rapport de gestion, je vois que tu as incorporé deux valeurs technologiques : Groupe Stéria et Business & Decision. Peux-tu justifier ce choix ? As-tu utilisé des critères de valorisation uniquement ou également pris en compte les perspectives ?

Jester a dit…

Sur le plan quantitatif, dans les deux cas, le bénéfice par actions sur 2007 était supérieur à 15% et la valorisation boursière inférieure aux fonds propres.

Sur le plan qualitatif, chacune de ces société a fait une acquisition majeure en 2007. Une société d'externalisation en inde (société UK ksi je me souviens) pour stéria, ce qui augmente sa diversification géographique et son rôles dnas l'outsourcing dans les pays à faibles coûts.

BnD a acquis une société aux US, ça s'est assez mal passé (en cours de réparation), mais ça lui permet d'entrer dans le carré magique de Gartner, ce qui me semble être très important. A noter que BnD a aussi cassé un covenant bancaire.

Dans les deux cas, la dette est limitée (relativement à mes autres participations) gearing < 0.7.

Pour les croissance, je pense qu'il y en a chez Steria, cela semble déjà donner ses fruits. Mais je pense qu'il y en a encore plus chez BnD, car l'informatique décisionnelle et la relation client ont encore pas mal à croître. Il suffit de voir les grandes banques qui ne savent même pas les risques qu'elles prennent ...

Anonyme a dit…

Ce sont des justifications correctes mais pourquoi Steria et BnD ? Il y a d'autres acteurs sur ce segment en France : Atos et Capgemini. Ce sont les rendements de 2007 qui ont constitué la base du choix ? As-tu une idée des prévisions de bpa2008 pour ces deux groupes mais surtout des idées sur les perspectives 2009 ?

Jester a dit…

Je ne me souviens plus exactement, mais dans les deux cas, un PER 2008 > 10 (voire 15 pour BnD) et ensuite un PER de 5 ou moins. Au niveau qualitatif, je pense qu'il y a de la croissance possible.

Atos est intéressant car il fait plus d'infogérance, ce qui est plus récurent. Cap Gemini doit être intéressant aussi.

Après ce qui change c'est le prix. J'ai utilisé le filtre 15% de rendement sur 2007 et une décote sur les fonds propre. Le tout avec un critère qualitatif de perspectives de croissance. A l'époque, me semble qu'Atos et Cap étaient un poil trop chers.