mercredi 20 février 2008

Boursorama - Résultats 2007

Le 19 Février 2008 au matin, Boursorama a présenté ses résultats 2007.

Boursorama est une banque en ligne (très axée investissement actions) opérant principalement en France, mais aussi en Allemagne, Royaume-Uni et plus marginalement en Espagne. Boursorama tire aussi une partie de ses revenus dans la publicité de ces sites d'informations boursières.

Tout d'abord présentons les chiffres phares de cette année :
  • Résultat Net +69% à 48.3M€, pas de dividende
  • soit un BNA de 0.56€
  • soit à un cours 7.66€ un PER de 13.7
  • 6.45€ de capitaux propres par action
Étant une valeur de croissance, il faut étudier ce qui pourrait lui permettre d'augmenter sensiblement son bénéfice dans les prochaines années.

Perspectives

L'objectif de Boursorama pour les prochaines années est de développer sa présence en Allemagne et en Espagne sur le modèle appliqué en France.

Le modèle en France a été d'acheter un courtier en ligne et un site d'information financière. L'idée est que les gens qui visitent le site d'information financières soient intéresser par l'aspect courtage en ligne. En 2006, Boursorama a aussi acquis Caixa ce qui lui a donné le statut de banque avec une offre complète et de points de ventes physiques émaillé sur le territoire.

En allemagne, Boursorama a déjà un courtier Selftrade et a acquis le site d'information boursière numéro 1 OnVista.de. Il ne reste plus qu'à les intégrer et à y ajouter une partie banque.

En espagne, Boursorama a déjà un courtier Selftrade et compte faire une joint venture avec Caïxa pour obtenir l'activité bancaire.

Activité


La répartition du produit bancaire est la suivante :


Il n'y a donc pas de pôle de finance et d'investissement. Le pôle épargne+commissions est celui qui devrait le plus se développer du fait de l'augmentation de l'aspect bancaire (avec sicav et assurance vie). Seul 5% des anciens clients de boursorama ont souscrits une un compte bancaire, il reste donc du potentiel.

Le pôle courtage et intérêt, qui représente l'activité boursière tiens encore une place importante bien qu'en réduction.

Le pôle média qui a bien progressé cette année avec l'acquisition de OnVista.de. Il est peu probable qu'il augmente beaucoup.

A un horizon de 2-3 ans, je pense que l'activité épargne+banque va le plus se développer. Une répartition 45% bourse, 45% banque+épargne, 10% média ne me semble pas aberrante.

Toujours en France, une forte campagne de publicité (internet et affiches) a eu lieu en Janvier. Je voyais un grand nombre de ces pubs. Cela corrobore le fait que boursorama ait enregistré beaucoup d'ouverture en Janvier.

Chiffrage

Il est difficile de préjuger de l'avenir d'une telle société. Ce qu'on peut noter, c'est que pour l'instant l'Allemagne et l'Espagne ne comptent pratiquement pas. A 3 ans, il est possible que grâces aux éléments vu précédemment, ils deviennent des équivalent de ce qui se passe en France. Pour minimiser, on peut espérer que l'Allemagne + l'Espagne ensemble arrivent à ce résultat. Cela reviendrait à doubler le nombre de client (j'oublie le Royaume Uni pour l'instant). Soit un doublement du bénéfice soit +25% par an pendant 3 ans.

Pour la France, même si cela semble être prometteur, considérer une croissance de 10% par an me semble suffisant vu l'aléa qui est possible.

Pour les Royaume Uni, je n'ai aucune idée, mais je me méfie, le nombre de compte est important et le bénéfice médiocre. Boursorama n'est que 3e. Je considère que ce sera un échec.

Donc peu ou prou une croissance de 30% du bénéfice par an. Ce qui donne à 3 ans un PER de 4.5. Or à ce niveau ce sera une bancaire plus classique avec un PER "normal" de 10, donc un cours de 16.8. A cela, il faudra rajouter les opérations de croissances externes ou les investissements. Boursorama ne versant pas de dividende et n'ayant pas besoin à mon avis de mobiliser beaucoup de capitaux pour l'Espagne et l'Allemagne. Tout ce cash inherte pourrait bien faire monter à 20€ au moins le cours de l'action.

Pas mal de potentiel donc (+160% sur 3 ans).

3 commentaires:

Valeur & Conviction a dit…

Jester,

bonjour.

Tout d'abord un grand bravo pour votre blog que je lis toujours avec beaucoup d'inrérêt.

Votre analyse de Boursorama que nous connaissons un peu, vous et moi, sur un autre angle !!!! m'amène à vous poser une question.

Je suis tout d'abord complètement d'accord avec votre analyse globale et avec un possible développement de Boursorama sans gros besoin en capital, ce qui est très intéressant par les temps qui courent ! Et qui limite fortement toute déconvenue ou perte sur cette investissement au moins à moyen terme.

D'un autres côté, j'ai quand même l'impression que les revenus sont fort dépendantes, pour l'instant du courtages et des commissions, et sont donc fortement liés a l'optimisme ou au péssimisme des petits porteurs et donc des clients qui investissent en bourse, même si vous prenez aussi en compte une croissance de l'activité bancaire plus classique....!

Qu'envisageriez-vous dans un scénario de croissance plus difficile (du évidement au marché)qui viendrait impacter plus que prévu les revenus généré par les commisions et le courtage, comme prix cible à 3 ans, puisque c'est le laps de temps que vous avez choisi ? Merci d'avance.

Je vous souhaite une excellente semaine.

Bien à vous. Pierre Marc

Jester a dit…

C'est effectivement un des problèmes majeurs de Boursorama. Si les petits porteurs stoppent massivement le boursicotage, beaucoup de revenus disparaîtrons.

C'est difficile à analyser, si on considère que l'activité media nécessite aussi un attractivité de la bourse,il ne reste plus que 20% des revenus qui sont hors bourse.

Je n'ai pas cherché les chiffres de réduction du nombre d'ordres sur une période moins faste genre 2002.

Néanmoins, l'utilisation d'ordres à la baisse (warrant ou SRD) me semble plus développée à présent. Même sur des assurance vie, des gens peu connaisseurs prennent du Elan Indice Bear.

Je vous remercie de cette remarque et je vais étudier plus en avant les différentes répercussions possibles. J'ai en effet trop axé sur le fait que le client moyen serait assez proche de moi. J'ai aussi fait trop confiance à la non diminution des ordres au T4. Il est vrai que sur une longue période bear, plus de gens pourraient être "dégoûté" de la bourse.

PS : Une première estimation montre une division par 2 du nombre d'ordres.

Jester a dit…

Je vous renvoie aussi à
http://bourse.lci.fr/news.hts?urlAction=news.hts&idnews=CFX080225_10270000&numligne=0&date=080225#

où l'analyse du directeur de Boursorama est similaire à la mienne (i.e. des outils pour jouer la baisse).

Je maintiens que sur une phase bear plus longue, le maintiens de l'activité boursière n'est pas acquis, mais je ne vois toujours pas comment le quantifier.

A noter la dernière réponse qui n'est pas claire. Est-ce qu'il dit indirectement que les ordres boursiers ont été moindres en Janvier? Ou parle-t'il des performances boursières de Boursorama ou de la bourse en général? Difficile à dire.